Amboine (Fides)
La tension est revenue dans les rues d’Amboine, la Capitale des Moluques. Le 3 avril, à 11 heures 30, une bombe a tué quatre chrétiens et blessés 63 personnes, dont certaines sont dans un état grave. Trente minutes plus tard, un incendie qui a duré près de quatre heures a détruit le palais du Gouverneur local, M. Saleh Latuconsina. Le feu avait été allumé par des manifestants, qui protestaient contre l’inertie des autorités locales, incapables de faire respecter l’accord de paix entre musulmans et chrétiens, signé à Malino, dans l’île de Sulawesi, le 12 février dernier ; cet accord mettait fin au conflit aux Moluques qui avait fait 15.000 morts.
D’après le " Centre de Crise du Diocèse d’Amboine ", la bombe a explosé dans une région habitée par des chrétiens, devant un petit restaurant, et a détruit la rue et les boutiques. Les responsables de l’attentat se sont enfuis en voiture, mais ils ont été identifiés et arrêtés par la police. On ne sait pas bien encore qui est à l’origine de cet attentat.
L’incendie du Palais du Gouverneur a détruit le deuxième et le troisième étage du bâtiment, où se trouvaient également le Bureau de l’ONU. Le gouverneur a décidé de faire reconstruire les étages détruits ; la somme prévue s’élèvera à 1.500.000 dollars. D’après le Centre de Crise, les responsables " sont probablement des chrétiens, exaspérés par les injustices dont ils ne cessent d’être les victimes, comme la décision de renvoyer au 30 avril 2002 la date limite pour la remise des armes pour les civils. Cette mesure sape la confiance dans l’application des Accords de Malino ".
Ces deux incidents ont ramené la tension et la peur chez les habitants d’Amboine. D’après des sources de Fides, les musulmans et les chrétiens, qui avaient commencé à se mêler à nouveau dans les activités de chaque jour, ont fait marche arrière : les musulmans ont peur d’aller dans les quartiers chrétiens, et les chrétiens ont peur d’aller dans les quartiers musulmans. (Fides 5/04/2002)
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